Physical Address

304 North Cardinal St.
Dorchester Center, MA 02124

Vincent Bolloré affirme au sujet de l’IVG que deux « libertés » se « heurtent », dont celle « des enfants à vivre »

L’avortement est « quelque chose de terrible » où « deux libertés » se « heurtent » : « La liberté des gens à disposer d’eux-mêmes et la liberté des enfants à vivre », a déclaré l’homme d’affaires Vincent Bolloré, qui contrôle Vivendi, maison mère du groupe Canal+, auquel appartiennent notamment les chaînes C8 et CNews, mercredi 13 mars, devant des députés, en son nom propre.
Ce dernier était interrogé sur ce sujet lors de son audition par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur l’attribution des fréquences de télévision numérique terrestre (TNT), deux semaines après une intense polémique au sujet de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) provoquée par une séquence diffusée sur CNews. Dans l’émission « En quête d’esprit » du 25 février – programme dominical de la chaîne, diffusé en partenariat avec l’hebdomadaire France catholique –, CNews avait diffusé une infographie assimilant l’IVG à la plus grande « cause de mortalité » dans le monde, suscitant un tollé. Ce qui l’a forcé à présenter « ses excuses » dès le lendemain.
Mais Vincent Bolloré a affirmé mercredi, sous serment, que malgré ses « convictions » catholiques revendiquées et affichées, ne pas intervenir sur les contenus des chaînes qui appartiennent à son groupe, et a nié vouloir promouvoir « une idéologie » d’extrême droite, ce dont il est régulièrement accusé. « Tout ça, c’est des tartes à la crème », a-t-il dit, avant d’ajouter : « Je n’ai aucun projet idéologique, je suis tout doux et débonnaire, pas du tout un Attila. »
« J’ai des convictions (…) mais les contenus du groupe Canal n’ont qu’un objectif, servir ses abonnés ou ses téléspectateurs », a encore déclaré M. Bolloré. L’industriel est à la tête d’un empire médiatique qui compte les chaînes du Groupe Canal+ (C8, Canal+, CNews), l’éditeur Hachette, des radios (dont Europe 1), des journaux et magazines (dont Paris Match, en passe d’être racheté par Bernard Arnault, Le Journal du dimanche…) ou encore le groupe Havas, géant mondial de la communication.
La chaîne CNews, dont les têtes d’affiche les plus connues sont les présentateurs Pascal Praud, Laurence Ferrari et Sonia Mabrouk, est boycottée par des personnalités de gauche, qui l’accusent de promouvoir des opinions d’extrême droite, ce que la chaîne conteste. Le groupe Canal+ comprend aussi la chaîne C8, dont la star est l’animateur controversé Cyril Hanouna, habitué des polémiques, et des rappels à l’ordre de l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom). D’après un décompte du Monde, CNews et C8 cumulent à elles deux 40 rappels à l’ordre de l’Arcom, dont la moitié ont été prononcés ces trois dernières années.
Mais, pour le milliardaire, CNews est « un succès » car elle « raconte la vérité, reçoit tout le monde, enfin en tout cas tous ceux qui veulent y aller, et que c’est aujourd’hui un espace de liberté ». « Est-ce qu’il y a de l’idéologie là-dedans ou chez Cyril Hanouna ? Je ne suis pas sûr, je crois qu’il y a une liberté, une joie », a encore dit M. Bolloré.
Au sujet de l’avortement, M. Bolloré a témoigné, lors de son audition, d’un épisode plus personnel. « Il y a pas mal d’années, la femme avec qui j’étais a appris qu’elle était enceinte alors qu’elle prenait des médicaments qu’il ne fallait pas prendre », a-t-il dit, avant d’ajouter, sans plus de précisions : « J’avais déjà quatre enfants, j’étais faible, je n’ai pas fait attention, j’ai laissé faire : je peux vous dire qu’il n’y a pas un jour où je ne pense pas à cette vie que j’ai contribué à supprimer. »
Le Monde avec AFP
Contribuer

en_USEnglish